Poser le problème (2)

Modifié par Mme_claire

Questions :

1. Analysez cette affirmation qui ouvre la Métaphysique d'Aristote (GF-Flammarion, 2008) : 

"Tous les humains ont, par nature, le désir de savoir."

  • Quel nom donneriez-vous à cette tendance naturelle au savoir ?
  • Définir et différencier "désirer" et "vouloir".
  • Quelles hypothèses pouvez-vous faire afin d'expliquer que, sans intervention de la volonté, ce désir de savoir ne parviendrait pas à ses fins ? Par quoi pourrait-il être entravé ?
  • La curiosité nous prémunit-elle contre l'erreur ?


2. Analysez en deux temps cette affirmation qui se trouve dans les premières lignes de la Physique d'Aristote (Vrin, 1999) :


Première partie de la phrase : "Or, les choses qui nous sont d'abord manifestes et claires sont les plus confuses […]…"

  • Quelle hypothèse spontanée pouvez-vous formuler quant à ce que désignent "les choses qui nous sont d'abord manifestes et claires" ? Pourquoi sommes-nous spontanément portés à considérer que faire l'expérience du particulier (cette feuille, cette table) constituerait un moyen fiable de le connaître ?
  • Or posséder la science de quelque chose, c'est en connaître les causes : celles-ci se donnent-elles à voir quand nous observons la chose ? Par exemple : quand j'observe une feuille, sa finalité se donne-t-elle à voir ?
  • De ce fait, qu'est-ce qui, pour l'esprit, est "manifeste et clair" ?
  • Si cette connaissance de principes généraux est "manifeste et claire", pourquoi d'après vous est-elle dans le même temps par ailleurs "confuse" ? Par exemple : pourquoi est-il plus simple d'avoir une connaissance claire de ce qu'est toute feuille de papier, que de connaître telle feuille en particulier ?

 

Seconde partie de la phrase : "[…] mais plus tard, à partir de celles-ci, les éléments nous deviennent connus et les principes les divisent."

  • Qu'appelle-t-on "élément" d'un ensemble ? Pour vous aider, prenez un exemple.
  • Analysez en quoi l'élément se définit par une caractéristique essentielle qu'il partage avec tous les autres éléments de cet ensemble, de telle sorte que c'est la connaissance de ce qui fait l'ensemble (son essence) qui nous éclaire sur ce qu'est l'élément.
  • À partir de là : qu'est-ce que" connaître un élément" ?
  • Cette démarche intellectuelle est-elle spontanée, ou bien demande-t-elle de faire preuve de méthode ?


Réflexion : 

1. La première fois qu'un jeune enfant rencontre un feutre, il ne reconnaît pas cet objet, dont il va éprouver les potentialités en le manipulant, réalisant qu'il laisse une trace sur une feuille de papier. Si, ensuite, on lui présente un stylo, il va réaliser la même opération et conclure que ces deux objets ont une finalité (cause finale) commune, qui est d'écrire. Dans l'ordre chronologique, la connaissance semble ainsi se former par induction.

Mais, si l'on interroge ce qui fait l'essence du stylo ou du feutre, le problème se pose alors en termes logiques, et non chronologiques : son essence est déterminée par sa fonction, soit la fin qu'il permet de réaliser. De ce fait, a-t-on une connaissance du feutre, ou du stylo, simplement en s'appuyant sur l'observation ? 

Pourtant, si l'on nous montre ceci, ne reconnaîtrons-nous pas un stylo ? 

Ce que nous voyons a-t-il la capacité d'écrire ? Par conséquent, est-ce bien un stylo ? 

2. Rédigez un paragraphe de synthèse rassemblant les enseignements de cette analyse, faisant apparaître les difficultés que pose la connaissance.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP
Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0